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    Au sein de la Commission baleinière internationale (CBI), dont la réunion annuelle s'achevait vendredi 26 juin à Madère (Portugal), le Japon fait cavalier seul. L'Archipel persiste à exiger le droit de pratiquer la chasse commerciale à la baleine. Dans le même temps, il maintient ses campagnes de chasse à des fins dites "scientifiques", qui se sont traduites par la prise de plus de 10 000 de ces cétacés depuis 1988.

    Les requins et les raies sont aussi touchés, un tiers des raies et des requins de haute mer sont menacés d'extinction, selon une étude publiée, jeudi 25 juin, par l'Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN). Les requins sont souvent des victimes accidentelles de la pêche au thon ou à l'espadon, mais ils sont aussi de plus en plus recherchés pour alimenter la demande asiatique en ailerons. Le grand requin-marteau ainsi que la raie mobula, qui peut atteindre 5 mètres de long, sont considérés comme les espèces plus menacés. L'UICN estime urgente l'adoption de mesures de protection.

    L'obstination nippone peut surprendre, car la question de la chasse à la baleine ne passionne guère le pays. Un sondage, réalisé en 2006 pour le compte de Greenpeace, révélait que 39 % des personnes interrogées n'avaient pas d'opinion sur ce sujet. Seulement 35 % y étaient favorables, surtout des hommes de plus de 40 ans.

    A cela s'ajoute la faiblesse de la consommation. Selon la même étude, 20 % des sondés n'ont jamais mangé de baleine. En 2008, la société Kyodo Senpaku, qui mène les campagnes de chasse dites scientifiques, affirmait que la consommation par personne et par an s'établissait à 50 grammes. A Nagasaki, ville de tradition baleinière, elle atteignait 177 grammes. Des chiffres bien loin des niveaux observés dans le passé : au début des années 1980, avant l'instauration du moratoire sur la chasse commerciale, en 1986, la consommation annuelle s'établissait à 2,3 kg par personne.

    Depuis, le prix de la baleine a augmenté, au point de dépasser celui du thon ou du boeuf, mais il n'y a pas de pénurie. Les stocks atteignaient 4 800 tonnes fin avril, le double de leur niveau au milieu des années 1990.

    Selon les japonais la production d'un kilo de viande de baleine polluerait moins que celle d'un kilo de viande de boeuf.

    CHOC DES CIVILISATIONS

    Surtout, ils défendent l'idée que la chasse baleinière relève des traditions nationales. Des indices laissent penser que cette activité se pratiquait déjà dans le nord de l'archipel longtemps avant. Elle se serait développée pendant la période d'Edo (1603-1868). La modernisation des techniques de chasse à l'ère Meiji, après 1868, a permis l'essor de l'activité en pleine mer.

    Au lendemain de la seconde guerre mondiale, dans un contexte de pénurie alimentaire, l'occupant américain a encouragé la consommation de baleine. Bon marché et riche en protéines, cette viande était même servie dans les écoles. A la fin des années 1940, elle représentait 45 % de la consommation totale de viande du Japon.

    Qu'importe que ce chiffre ait ensuite diminué, l'Institut de recherche sur les cétacés persiste à clamer "l'importance, encore aujourd'hui, de la baleine dans l'alimentation japonaise". Partant de cette logique, les opposants à la chasse, dans l'archipel et à l'étranger, sont présentés comme des "anti-Japonais".

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  •  Quota de pêche non respectés


    A Karaburun, petit port de pêche de la région d'Izmir, spécialisé dans la pêche au thon rouge, le retour à quai des navires est particulièrement surveillé. La saison de pêche vient de commencer, et les observateurs de l'organisation écologiste Greenpeace guettent l'infraction.

    Le déchargement, le 30 avril, de 500 kg de ce poisson pêchés clandestinement ne leur aura donc pas échappé. Le navire n'avait pas l'autorisation spécifique de pêcher le thon rouge. En plus, clichés à l'appui, Greenpeace montre que les poissons, attrapés trop jeunes, ne pesaient pas plus de 12 à 20 kg, alors que le poids limite est fixé à 30 kg. L'association a envoyé un rapport au ministère.

    Si l'attention est si grande dès l'ouverture de la saison de pêche du thon rouge, c'est que la survie de cette espèce, répandue dans la partie orientale de la mer Méditerranée, est, selon les scientifiques, menacée. A ce rythme, elle pourrait même disparaître d'ici à 2012, selon une étude du Fonds mondial pour la nature (WWF) publiée en avril.



    Source: Le Monde


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